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LA SECONDE GUERRE MONDIALE


La déclaration de guerre de la France à l’Allemagne, le 3 septembre 1939, marque le début de nouvelles années noires pour la faculté des Lettres de Lille.

Touchée par la mobilisation de ses enseignants et surtout de ses étudiants, la faculté ouvre ses portes en octobre 1939, avec 7 enseignants et 547 étudiants (1002 en 1938-1939). L’invasion allemande de mai 1940 détruit très vite ce fragile équilibre.

Suivant les plans conçus dans l’entre-deux-guerres, la faculté se replie, le 18 mai vers Le Touquet-Paris-Plage qui semble à une distance suffisante de la frontière. Les étudiants et les enseignants encore présents gagnent parfois à bicyclette le littoral et les cours sont donnés dans divers hôtels réquisitionnés. La Blitzkrieg allemande rattrape cependant les universitaires qui se retrouvent en zone occupée, le franchissement de la Somme s’avérant impossible.

Le 21 juin, l’ordre allemand est donné aux facultés de regagner Lille. Une nouvelle occupation commence en pleine zone interdite, rattachée au Commandement allemand de Bruxelles et soumise à la terrible Oberfeldkommandantur 670 de Lille.

Longtemps coupée du reste de la France, la zone interdite vit sous la menace de l’annexion et subit réquisitions et vexations multiples. Les Allemands, s’ils exigent le calme et le silence, n’interviennent pas dans la vie scientifique de l’Université lilloise au quotidien.

La faculté continue donc son travail comme lors de la première Guerre mondiale. Les prétentions du régime de Vichy à « rénover » la nation et son école, touchent cependant progressivement les facultés lilloises.

Le service du Travail obligatoire (16 février 1943) progressivement durci envers les étudiants, entraîne de nombreuses défections tandis que les doyens s’évertuent à inscrire des étudiants sous de faux noms, s’entendent avec les industries ou les mines régionales pour leur trouver un travail plus ou moins fictif.

« De nombreux coups de téléphone furent échangés, les visites se multiplièrent. Aux enquêteurs, on répondit qu’untel travaillait dans les mines, un autre dans une usine, un autre à la moisson. Les bureaux du service du STO finirent par se lasser de cette petite guerre » (L. Detrez, Quand Lille avait faim, Lille, SILIC, 1947).

Étudier pendant la guerre

Vladimir Jankélévitch, alors maître de conférences de philosophie, doit quitter son poste en vertu de l’application des lois antijuives du régime. Le 24 juin 1943, Abel Bonnard adresse au doyen de la faculté des Lettres de Lille un blâme pour n’avoir pas respecté ses consignes d’indulgence dans le choix des épreuves du baccalauréat. Le 15 mars 1943, le professeur Saurat avait déjà été révoqué de ses fonctions pour « activités antinationales », lui qui hébergeait dans son Institut français de Londres, certains services de la France libre.

Recrutant des enseignants du secondaire pour remplacer les titulaires mobilisés ou ayant quitté le zone occupée, les effectifs enseignants redeviennent peu à peu normaux avec le retour des titulaires (année 1941-1942).

Les étudiants qui sont 613 en 1940-1941 sont 1008 en 1941-1942 et atteignent 1339 en 1942-1943 (chiffre maximum depuis l’arrivée à Lille de la faculté en 1997) avant de redescendre à 1021 en 1943-1944.

La vie universitaire reprend donc et la faculté délivre 2634 certificats d’études supérieures de novembre 1939 à juin 1945 pour 422 licences complètes. 127 Diplômes d’études supérieures sont aussi soutenus. Si l’immense majorité des universitaires littéraires joue la carte d’un attentisme teinté de fronde intellectuelle contre le régime de Vichy et l’occupant allemand, et rejette les offres de collaboration émises par le Ministère ou les milieux collaborateurs locaux, les engagements dans la résistance demeurent aussi minoritaires.

deuxième guerre
Courrier du Maire de Lille à Monsieur Audra,
doyen de la Faculté
(10-10-1940)

Le maire de Lille doit écrire aux doyens le 18 octobre 1940 pour leur signaler qu’il a reçu des observations très sévères des autorités allemandes au sujet d’inscriptions offensantes dessinées sur les murs des facultés.
De nombreux étudiants participent à cette longue « bataille de l’écrit » qui fait se multiplier les inscriptions à la craie sur les murs ou l’apposition d’affichettes anti-allemandes et antivichyssoises.
Ils sont aussi souvent fortement présents dans les cérémonies patriotiques clandestines ou déguisées qui font célébrer la fête de Jeanne d’Arc, le 1er mai ou le 11 novembre.
Quelques-uns rejoignent les groupes de résistance active qui sont nombreux et précoces dans la région. Les enseignants Vladimir Jankélévitch, Edouard Perroy et le professeur Gaillard jouent quant à eux un rôle important dans la résistance.
La libération de Lille, le 3 septembre, après les combats du début septembre 1944, marque alors une réelle délivrance.

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Courrier de Melle Wetzel, bibliothécaire en chef de l'Universitédeuxième guerre

Rapport au sujet d'un incident enre jeunes gens et militaires allemandsdeuxième guerre