DOUAI - HISTORIQUE
C’est au seizième siècle qu’est fondée l’université de Douai. Dès le départ, elle est conçue comme une arme au service de la Contre-réforme dans sa lutte contre l’hérésie. Le pape Paul IV promulgue le 31 juillet 1559 les lettres de fondation de l’université et Philippe II d’Espagne, par lettres patentes du 19 janvier 1562 confirme la fondation douaisienne. L’Institution est officiellement inaugurée le 5 octobre 1563 et comprend dès sa naissance les cinq facultés traditionnelles, celle de théologie, de droit canon, de droit civil, la faculté de médecine et celle des arts. La première rentrée universitaire douaisienne eut lieu solennellement le 5 octobre 1562. Très vite, le nombre des étudiants nécessita la construction de nouveaux locaux, dont le collège construit par l'abbaye d'Anchin où l'enseignement était confié aux Jésuites.Un bâtiment de ce collège a échappé à toutes les tourmentes. Ses deux magnifiques salles, édifiées en 1610, dont l'une servait à l'enseignement de la philosophie, et l'autre à la soutenance publique des thèses.
Le premier livre imprimé par Jacques Boscart en 1563 (12 pages) relate
"la solemnité faite à l'entrée et consécration de l'université faicte et érigée en la ville de Douay en Flandre. Par le très catholicque et très vertueux Prince Philippe, Roy d'Espaigne, Conte de Flandre".
La tourmente révolutionnaire détruit l’université douaisienne qui semblait d’ailleurs avoir perdu son dynamisme. Un décret de la Convention daté du 15 septembre 1793 supprime les universités, jugées trop entachées d’aristocratisme et considérées comme des corps intermédiaires trop pesants. C’est Napoléon Premier qui restaure l’Université par la loi du 10 mai 1806 mais cette dernière intègre désormais l’ensemble des niveaux d’enseignement du primaire au supérieur. Les facultés sont rétablies mais il n’existe pas de liens entre elles. Pour la région du Nord, un décret impérial du 1er mars 1808 rétablit la faculté des Lettres à Douai. La ville est dans le même temps consacrée en chef-lieu d’académie. La Restauration démembre le dispositif napoléonien en supprimant la plupart des facultés. Il faut attendre un décret impérial de Napoléon III, le 22 août 1854 pour voir réapparaître dans le Nord une faculté, celle des Lettres qui se réimplante à Douai.