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L'AFFAIRE DREYFUS


Le contexte de guerre larvée entre les facultés catholiques et les facultés de l'État apparaît en pleine lumière lors de l'Affaire Dreyfus, magnifique révélateur des positions respectives des uns et des autres.
Le premier procès du capitaine Dreyfus en 1894 n'a pratiquement aucun écho dans le monde universitaire nordiste. personne ne met alors en doute l'honnêteté du tribunal militaire. C'est le
J'accuse de Zola qui déclenche la tempête le 13 janvier 1898. Dès lors, l'agitation est vive jusqu'en 1900 puis retombe très vite.

Le calendrier de l'Affaire à la faculté est donc beaucoup plus court que celui de l'Affaire dans sa réalité qui commence en décembre 1894 pour s'achever par la réintégration du capitaine dans l'armée et la reconnaissance officielle de son innocence en juillet 1906.

Ce sont les étudiants des facultés catholiques qui ouvrent le feu, le 15 janvier 1898, en adressant un message au journal La libre parole :

"Les étudiants..., écoeurés de l'attitude anti-française du pornographe Zola, envoient à E. Drumont, leurs vives félicitations. Ils applaudissent à l'énergie qu'il déploie en défendant l'armée, ce coeur de la patrie contre les meneurs cosmopolites de l'odieuse campagne".

Le 18 janvier, une première manifestation antisémite a lieu au quartier latin. Elle est assez peu suivie par les étudiants. Le lendemain, on en organise une autre. Le 20 janvier, c'est au tour des étudiants de l'État de prendre l'initiative.

L'envoi de délégués des facultés catholiques auprès des étudiants de l'État pour l'organisation d'une manifestation antisémite commune échoue de nouveau. On décide en réaction de contrer l'action catholique.

La poussée de fièvre anime les rues lilloises du 18 au 21 janvier.
Quelques actions ponctuelles ont lieu par la suite.

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L'Affaire Dreyfus chez les étudiants lillois. Télégramme du 20 janvier 1898 (Source ADN 154/30)