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MAI 68


En 68, la mosaïque politique de la faculté est particulièrement éclatée. Les témoignages convergent pour affirmer l’existence de groupuscules et de groupes politiques souvent extrêmes mais dont les effectifs restent moindres. Certains groupes maoistes, trotskystes ou situationnistes ne dépassent pas quelques dizaines de membres mais font beaucoup parler d’eux. Le parti communiste, surtout par l’UEC, semble conserver une solide implantation à la faculté des lettres entre 1947 et 1968. C’est leur présence dynamisante et leur modération qui permettront de tempérer à Lille, les ardeurs révolutionnaires du mouvement de mai. C’est parmi ces étudiants communistes que sont souvent choisis les dirigeants et les gestionnaires de l’association étudiante lilloise. Ces étudiants ont d’ailleurs souvent des rapports tendus avec la direction nationale du PCF.

Les étudiants socialistes continuent à animer une petite cellule à la faculté mais elle reste assez faible jusqu’en 1971 du moins. Les hésitations de la SFIO et de ses chefs dans le drame algérien, leur choix parfois, ont troublé les consciences et les repères. L’expérience très courte du mendénisme avait souvent été perçue comme une chance de rénovation du parti, jugé trop rigide et trop tourné vers le passé. Divers mouvements réformistes existent cependant qui travaillent à la rénovation du parti et de ses idées. La droite, fortement affaiblie, pour ses complicités avec le régime de Vichy, se reconstruit peu à peu mais les groupes politiques semblent assez peu nombreux à la faculté. En fait, ce sont les démocrates chrétiens ou les fervents du gaullisme qui apparaissent les plus nombreux. Les membres des jeunesses étudiantes chrétiennes jouent à la faculté, comme dans les autres d’ailleurs, un rôle fort important. Les relations entre ces étudiants parfois qualifiés de « cocojécistes » et la hiérarchie catholique plus conservatrice sont d’ailleurs de plus en plus tendues.

La faculté reste particulièrement calme face aux événements liés à la guerre froide, aux conflits qui naissent du mouvement de décolonisation ou tout simplement aux querelles franco-françaises. Des minorités actives existent qui tentent de mobiliser les étudiants et de les intégrer dans des groupes plus ou moins structurés. De 1945 à 1968, on peut affirmer que le monde étudiant qui s’engage, penche assez nettement vers la gauche de l’échiquier politique. Les compagnons de route ou les militants du parti communiste sont nombreux ; les socialistes existent et cherchent un nouveau souffle ; les étudiants chrétiens, encadrés au sein de la JEC ont des idées assez réformistes. Plus on s’approche de 1968, plus ces divers mouvements se divisent et éclatent en une multitude de « chapelles » souvent rivales.

En mai 68, alors que personne ne semble l’avoir prévue, la tempête s’abat sur le monde universitaire français. Un mouvement de grève et d’occupation des facultés, d’abord parisien mais qui devient vite national, semble vouloir faire table rase du passé, dans la détermination et la joie. Lancé dans les facultés, le mouvement touche ensuite le monde du travail, plongeant la France dans la paralysie et mettant le gouvernement au bord de l’abîme. Les événements de mai 68 n’éclatent cependant pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Depuis plus de 10 ans, la faculté, et l’université en général, étaient entrées en ébullition. Le gouvernement et l’opinion publique étaient habitués à cet état de fait et sous- estimèrent les revendications. La crise de mai 68 surprend alors presque tout le monde.

L’une des premières raisons de cette crise est la croissance des effectifs étudiants. En 1967, nous comptons 7.859 inscrits soit 6.300 de plus qu’en 1947. Chaque année, des solutions d’urgence sont mises en place pour accueillir un nombre croissant d’étudiants : aménagement des greniers, des sous-sols, construction d’une tour. Les amphithéâtres, salles de cours, restaurants sont constamment surchargés. Le travail des enseignants s’alourdit considérablement. Les problèmes de logement se font de plus en plus ressentir. En 1966, la réforme Fouchet remplace l’année de propédeutique par deux années de DUEL, ce qui allonge la durée des études et passe pour un mode de sélection déguisé. Mise en application en 1967, elle est à l’origine d’un accroissement des tensions. Les mouvements de protestation et les grèves se multiplient. À cela s’ajoutent : la crise des valeurs et de la civilisation bourgeoise, la remise en cause des stratégies pédagogiques et des structures, qui restent cependant des causes secondaires.

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Groupe des Étudiants Socialistes

Front Universitaire Antifasciste

Un amphi en 68