LES PREMIÈRES CRITIQUES
Le chantier ne sera achevé qu’en 1974 en raison de retards importants.
L’achèvement définitif n’aura lieu qu’en 1976. La même année, le stadium Nord ainsi que le théâtre de la Rose des vents sont mis en service, offrant aux nouveaux étudiants des équipements de proximité et de qualité. Cela n’a pas toutefois empêché les critiques à l’encontre du projet. Le bulletin interne à l’université, Lille III information d’avril 1974, rend compte des réticences du Conseil d’administration de l’université à ce sujet : « le Conseil ne méconnaît pas l’ampleur des investissements engagés par l’État pour l’ensemble universitaire Lettre-Droit, mais il ne peut consentir à ce que les étudiants et les enseignants arrivant parmi les premiers sur l’immense et boueux chantier de la ville nouvelle soient pendant plusieurs années les victimes d’une grande opération d’urbanisme sans doute intéressante mais décidée il y a dix ans et sur laquelle ils n’ont eu à aucun moment ni pouvoir d’initiative ni contrôle.
Les journaux locaux pointent eux aussi l’isolement dont serait victime le nouveau site universitaire.
La Voix du Nord s’interroge sur le fait de savoir s’il fallait ou non évacuer les universités hors de Lille ? L’installation des premiers habitants du quartier de pont de Bois en décembre 1976 (près de 600 logements) permettra effectivement au campus de sortir de son isolement.
La mise en service du métro en 1982 mettra en partie un terme aux débats. Néanmoins, certains projets comme celui de réaliser autre chose qu’une simple passerelle pour relier le campus à la ville resteront inachevés. D’autres, sur le campus même, comme le projet d’aménagement d’une verrière et du forum ne verront pas le jour.
Cela n’empêchera toutefois pas les deux pôles universitaires, Lettres et Droit, au cours des années 1980, de continuer leur expansion grâce à une croissance soutenue des effectifs étudiants.
Des antennes doivent d’ailleurs être rapidement envisagées étant donné l’exiguïté progressive des locaux.