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BIOGRAPHIES DES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L'UNIVERSITÉ


MOY LÉON

Professeur de littérature française (1838-1897) - Doyen


ÉTUDES
Élève du lycée Condorcet de Paris ; admis au concours de l’École normale supérieure en 1857 ; scolarité à l’École normale supérieure (1857-1860) ; agrégation des lettres en 1863 ; docteur ès lettres le 27 mars 1876 en Sorbonne.

PARCOURS PROFESSIONNEL
Chargé de la classe de rhétorique au lycée de La Rochelle (septembre 1860) ; professeur de rhétorique au lycée de Douai (26 septembre 1863) ;
chargé d’un cours complémentaire de littérature ancienne à la faculté des lettres de Douai (30 octobre 1876) et d’un cours complémentaire de littérature latine à la faculté des sciences de Lille (4 janvier 1878) ; chargé de cours de littérature française à la faculté des lettres de Douai (1er octobre 1879) ; professeur de littérature française à la faculté des lettres de Douai puis à la faculté transférée à Lille (31 décembre 1879) ; assesseur du doyen (11 février 1886) ; élu doyen en 1886, 1889, 1892 et 1895.

PRINCIPAUX OUVRAGES
Étude sur les plaidoyers d’Isée (thèse en 1876) ; Première année de style, de rédaction et d’élocution pour les classes élémentaires des lycées et collèges (1884) ; Les institutions ouvrières et sociales du département du Nord (416 pages pour l’exposition universelle de 1889) ; Première année de récitation à l’usage des candidats au certificat d’études (1890) ; Année préparatoire de rédaction et d’élocution à l’usage du cours moyen (1891) ; Enfants et joujoux (1894) ; Année préparatoire de récitation : résumés, morales, maximes (1896) ; Adorateurs du soleil : juifs et chrétiens : étude de philosophie populaire sur les origines du judaïsme et du christianisme (1903) ; Conférences et discours (recueil posthume qui regroupe plusieurs conférences dont : la famille dans Homère ; L’art de la lecture ; enfants et joujoux ; les cantines scolaires ; de l’ignorance en géographie…). Articles nombreux dans les revues spécialisées.

REMARQUES COMPLÉMENTAIRES
Apprécie peu l’enseignement secondaire. Le rapport de 1860, pour sa première année d’enseignement est très dur : il « ne tient pas sa classe [...]. Il est peu respecté ».
Léon Moy semble avoir voulu revenir très vite sur Paris : « M. Moy montre trop d’impatience à revenir à Paris. Il est encore très jeune [...]. Il est atteint de ce mal du pays qui travaille toutes les pensées exilées » (rapport du proviseur de Douai en 1868).
Il s’est attiré beaucoup d’inimitiés en présidant et en soutenant le transfert de la faculté des lettres de Douai vers Lille. « Il joua un rôle très actif dans le transfert des facultés de droit et des lettres de Douai à Lille » (Rev. int. Enseignement, 1898, p 81).
Le rapport du recteur Couat en 1888 tout en décrivant l’enseignant, revient sur ces querelles : « Tout au plus pourrait-on regretter qu’il n’use pas assez de cette influence que lui assurent son âge, son mérite et son aménité. Sa nature douce et un peu féminine, répugne aux actes d’énergie. M. Moy a eu beaucoup à souffrir des animosités que le transfert a soulevées dans la ville de Douai ».
Le recteur Bayet, en 1895-1896 insiste encore sur « des antipathies excessives » (le doyen de la faculté de droit ou certains collègues). « Ces désaccords trop visibles sont fâcheux pour la vie universitaire ». « Sincère républicain » note l’Annuaire de l’École normale supérieure ; de nombreuses années conseiller municipal de Lille.
« Quoique parisien de naissance, il se familiarise avec nos coutumes. Il pousse même l’esprit local jusqu’à étudier notre patois et devient lillois » (Le Progrès du Nord du 25 février 1897).
Président de l’Œuvre des cantines de Saint-Sauveur à partir de 1893. Cette œuvre vise à collecter des fonds auprès des notables et des patrons de la région afin de permettre de nourrir les enfants les plus pauvres du quartier défavorisé de Saint-Sauveur, le midi quand ils viennent à l’école. Pour l’année 1893, c’est ainsi 13 999 dîners qui sont servis ; président de la commission de l’Instruction publique au conseil municipal de Lille du 13 mai 1888 au 3 mai 1896 ; on songea à lui pour le poste de maire mais il semble avoir reculé désirant conserver une certaine distance avec la vie politique.

Les biographies présentées sont en majorité extraites du livre de
J.F. Condette, Les Lettrés de la république - dictionnaire biographique
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