BIOGRAPHIES DES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L'UNIVERSITÉ
LYON GEORGES
Recteur (1853-1929)
ÉTAT-CIVIL
Né à Paris en septembre 1853, dans une famille bourgeoise originaire du Vercors, il connaît une jeunesse très studieuse.
ÉTUDES
Élève au lycée Louis le Grand, il est lauréat du Concours Général avec le prix d'honneur de philosophie et le premier prix de dissertation latine. En 1874, il entre à l'École Normale Supérieure et en 1877 obtient la première place au concours d'agrégation de philosophie.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Il enseigne deux ans au lycée de Pau puis obtient une bourse d'études. En décembre 1882, il est nommé enseignant de philosophie au lycée Henri IV de Paris. Il interrompt ensuite son enseignement de décembre 1886 à juin 1887 pour être chef de cabinet du ministre de l'Instruction Publique, M. Berthelot qui est aussi son beau-père. En 1888, il soutient sa thèse sur l'idéalisme en Angleterre au XVIIIe siècle. Maître de conférences à l'E.N.S. jusqu'en 1903, il interrompt une nouvelle fois son enseignement en 1895 pour occuper le poste de directeur du personnel et de chef de cabinet du Ministre des Affaires Étrangères. Le 30 juillet 1903, il est nommé recteur de l'académie de Lille.
PRINCIPAUX OUVRAGES
On lui doit de nombreux articles dans la revue de métaphysique et de morale, une étude sur la philosophie de Hobbes et un grand ouvrage sur la philosophie de l'éducation. Les archives départementales du Nord possèdent une série de petits recueils qui regroupent quelques unes de ses communications. Les écrits en latin, les considérations sur la philosophie de l'éducation, les commentaires sur le traité des sensations de Condillac ou le Léviathan y côtoient les discours de distribution des prix et les rentrées solennelles des facultés.
REMARQUES COMPLÉMENTAIRES
Il accomplit dans cette fonction une oeuvre gigantesque pendant vingt et un ans, s'occupant de tous les niveaux de l'enseignement nordiste qu'il développe de façon conséquente. il est à l'origine de la fondation de nombreux établissements secondaires et primaires, en particulier consacrés à l'enseignement des jeunes filles. Il est constamment l'interlocuteur privilégié de l'université qu'il soutient dans la plupart de ses démarches, multipliant les contacts et les combats pour obtenir crédits et postes complémentaires.
Recteur bâtisseur, il fait terminer la bibliothèque universitaire, accepte les demandes des facultés concernant la modernisation de leurs institus. Il fait don à la Maison des Étudiants des indemnités obtenues après la mort accidentelle de son fils. Lors de la première guerre mondiale, il reste obstinément à Lille et lutte pour maintenir une vie minimale dans les facultés. Il proteste à chaque empiètement des libertés universitaires et multiplie les démarches pour éviter les réquisitions. Inscrit sur la liste des grands otages, il doit régulièrement aller dormir à la citadelle sous surveillance militaire allemande. Après l'Armistice, il se lance à corps perdu dans la reconstruction des structures d'enseignement de l'académie et prend sa retraite en juin 1924. Il décède à Paris, le 16 octobre 1929.
Le philosophe érudit n'en était pas moins un homme de terrain soucieux des réalisations concrètes dans son académie.