L


Voir tous les Doyens et présidents

Chronologie
Biographies
Bibliographie

Accueil

BIOGRAPHIES DES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L'UNIVERSITÉ


LEFEVRE GEORGES

Professeur de science de l'éducation, de philosophie (1862-1929)
Doyen 1906-1929)


ÉTUDES
Études dans diverses institutions de Laon ; Institut Lambert (1865-1841) puis Institution Notre-Dame (1871-1877) ; Institut Saint-Charles de Chauny (1878-1881) ; lycée Saint-Jean de Saint-Quentin ; baccalauréat ès lettres puis ès sciences (1881 et 1882) ; boursier de licence à la faculté des lettres de Douai (1882-1883) ; licence ès lettres en 1883 ; boursier d’agrégation de philosophie à la même faculté (1883-1885) ; admis à l’agrégation de philosophie en 1887 (11e) ; licence de droit en 1891 ; doctorat ès lettres en Sorbonne, le 15 mai 1895.

PARCOURS PROFESSIONNEL
Suppléant au collège de Dunkerque (avril à octobre 1882) ; maître auxiliaire au lycée de Douai (novembre 1882-octobre 1885) ; professeur de rhétorique au collège de Laon (octobre 1885) ; professeur de philosophie au collège de Laon (décembre 1885) ; professeur de philosophie au lycée de Laon (1887-1896).
Nommé maître de conférences de philosophie à la faculté des lettres de Lille (28 décembre 1896) ; nommé professeur de la Science de l’éducation (décret du 25 novembre 1899) ; nommé professeur de philosophie à la faculté des lettres de Lille (décret du 14 mai 1913) ; doyen de la faculté des lettres de Lille de 1906 à 1929 (il est élu sept fois de suite).

PRINCIPAUX OUVRAGES
Obligation morale et idéalisme (thèse, 1894) ; Les variations de Guillaume de Champeaux et la question des Universaux (1898) ; Le Traité De Usura de Robert de Courçon (1902) ; Causeries pédagogiques (1907) ; Madame de Maintenon (Extraits relatifs à l’éducation avec Henri Bornecque, 1907) ; Jean-Jacques Rousseau : Sophie ou la femme (Extraits choisis et annotés avec Henri Bornecque, 1909) ; Fénelon : Traité de l’éducation des filles (introduction et notes avec H. Bornecque, 1909).
Georges Lefèvre a écrit plusieurs articles très intéressants dans les revues spécialisées en particulier dans la Revue Pédagogique.
Il y publie ainsi les résultats de diverses enquêtes de terrain réalisées dans les établissements de l’académie de Lille sur les pratiques pédagogiques ou les résultats des élèves. Voir Revue Pédagogique, 1900, « une enquête pédagogique dans le cours moyen des écoles primaires du Nord » (37 000 enfants consultés), p. 4-26. Revue Pédagogique, 1901, « L’instituteur et l’enseignement de la morale », p. 546-564 ; Revue pédagogique, 1902, « Notes d’écoliers : leurs relations avec l’âge, le sexe et la couleur des cheveux », p. 201-220 ; Revue pédagogique, 1910, « Lecture et collégiens », p. 501-512.

REMARQUES COMPLÉMENTAIRES

Il incarne le « doyen » pour plusieurs générations d’étudiants et de très nombreux enseignants de la faculté des lettres de Lille. Il est en effet élu par ses pairs en février 1906, février 1909, février 1912, avril 1919, mai 1922, avril 1925 et en avril 1928. Il reste à Lille au début de l’occupation en 1914 mais ne peut supporter la présence allemande au quotidien ; il préfère donc s’évader par la Belgique et les Pays-Bas pour rejoindre le territoire français non occupé. Il se met alors au service de la nation et enseigne dans le secondaire ; il crée une université lilloise de l’arrière et organise des cours par correspondance pour les étudiants mobilisés ou blessés. Il se bat ensuite pour redonner de la vigueur à une institution littéraire exsangue après quatre années d’occupation.

Il est à Lille, un « pionnier » de la Science de l’éducation, même s’il préfère constamment employer l’expression au pluriel, doutant de l’élaboration d’une réelle science positive qui réussisse à rassembler les diverses approches du fait éducatif. Philosophe de formation, très attaché aux dimensions morales des phénomènes, il a constamment le souci des aspects pédagogiques de l’enseignement et multiplie les initiatives pour rapprocher l’Université et les autres ordres de l’Enseignement, en particulier les maîtres et maîtresses du primaire. Il organise ainsi longtemps des cours spéciaux destinés à la promotion interne de ces personnels au sein de l’administration et se bat pour une réelle formation pédagogique des enseignants. Il lance aussi, au sein de l’Institut de pédagogie qu’il crée en 1898, diverses enquêtes de terrain dont les résultats sont publiés dans la Revue pédagogique. Il s’intéresse aussi beaucoup à la question de l’enseignement féminin et à l’œuvre d’éducation postscolaire, s’associant en permanence au travail réalisé par l’Université populaire de Lille.

Les biographies présentées sont en majorité extraites du livre de
J.F. Condette, Les Lettrés de la république - dictionnaire biographique
[en ligne]