BIOGRAPHIES DES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L'UNIVERSITÉ
LANGLOIS ERNEST
Professeur de langue et littérature picardes et wallonnes (1857-1924)
Doyen (1900-1903)
ÉTUDES
Élève de l’École des chartes (1879-1883) ; licence ès lettres ; diplôme d’archiviste paléographe (1883) ; École française de Rome (1883-1886), docteur es lettres en Sorbonne, le 3 mars 1891.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Régent à Bar le Duc (1877-1878) ; en congé (1878-1879) ; en congé (1886-1888) ; chargé de cours à la faculté des lettres de Lille (janvier 1888) ; professeur de langue et littérature picardes et wallonnes à la faculté des lettres de Lille ; doyen en 1900-1903 ; il assure à lui seul presque tout l’enseignement historique de la faculté dans une ville de Lille coupée du reste de la France et sous occupation allemande (1915-1916) ; évacuation sanitaire en 1916 ; revient à la faculté des lettres de Lille dès 1919 et y enseigne jusqu’en 1924. Il se charge en réalité surtout des cours de paléographie et de diplomatique.
PRINCIPAUX OUVRAGES
Le rouleau d’Exultet (École française de Rome, 1886) ; Le registre du pape Nicolas IV (1886-1893) ; Catalogue de manuscrits français et provençaux des bibliothèques de Rome (1889) ; Les origines et sources du Roman de la rose (thèse, 1891) ; Bibliographie du Roman de la Rose (1891) ; Robin et Marion d’Adam de la Halle (1896) ; Recueil d’Arts de seconde rhétorique (1902) ; Chrestomathie du Moyen Âge (1903) ; Table des noms propres de toute nature compris des chansons de geste imprimées (1904) ; Le jeu du roi qui ne ment et le jeu du roi et de la reine (1906) ; Gui de Mori et le Roman de la rose (Bulletin de l’École des chartes, 1907) ; Le jeu de la Feuillée d’Adam d’Arras (1911) ; La traduction de Boèce par Jean de Mun (Romania ; 1913) ; Fragment d’un Roman de la Table ronde (1913) ; Le traité de Gerson contre le Roman de la rose (Romania, 1919) ; À propos du couronnement Looïs (Romania, 1920) ; La ballade du sacre de Reims (sans date) ; Nombreuses études sur les chansons de geste et les proverbes.
REMARQUES COMPLÉMENTAIRES
Ernest Langlois assure très longuement les cours publics de langue et littérature picardes et wallonnes ; il consacre aussi beaucoup de temps et d’énergie à la formation méthodologique des étudiants de licence, de diplôme d’études supérieures et d’agrégation en ce qui concerne la paléographie et la diplomatique. Il est, à la faculté, le spécialiste des textes anciens, de leur traduction et de leur commentaire.
Pendant la Première Guerre mondiale, Ernest Langlois fait preuve de beaucoup de courage et de sang-froid ; il réussit avec le doyen Jules Derocquigny (angliciste) à maintenir un mince filet de vie universitaire malgré l’occupation allemande. Les précieuses collections des instituts sont cachées tandis qu’est affirmée la survie de la culture française. Usé par les privations et connaissant de graves problèmes de santé, il doit cependant être évacué en 1916. Il s’empresse de reprendre, en 1919, son travail d’enseignant.