BIOGRAPHIES DES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L'UNIVERSITÉ
DEROCQUIGNY JULES
Professeur de langue et littérature anglaises (1860-1936)
ÉTUDES
Bachelier ès lettres (1879) ; boursier de licence à la faculté des lettres de Douai ; licence ès lettres en 1881 ; certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais en 1883 ; agrégation d’anglais en 1893 (1er) ; doctorat ès lettres à l’université de Lyon, le 14 décembre 1904.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Professeur d’anglais au collège de Saint-Amand (1881) ; délégué dans la chaire d’anglais du lycée de Lille (19 décembre 1881) ; professeur d’anglais au collège de Saint-Amand (janvier 1884) ; chargé de cours au lycée de Montauban (18 mars 1884) ; en congé d’inactivité (1884-1885) ; professeur au collège de Rochefort (avril 1885) ; chargé de cours au lycée de Saint-Omer (17 septembre 1886) ; professeur au même lycée (24 août 1893) ; chargé de cours de langue et littérature anglaises à la faculté des lettres de Lille (22 mars 1894) ; maître de conférences de langue et littérature anglaises à la faculté des lettres de Lille (20 octobre 1898) ; professeur-adjoint (5 janvier 1906) ; professeur de langue anglaise à la faculté des lettres de Lille (6 août 1907) ; professeur titulaire de la chaire de langue et littérature anglaises à la faculté des lettres de Lille (10 avril 1911) ; retraite le 30 septembre 1931.
PRINCIPAUX OUVRAGES
Charles Lamb : sa vie et ses œuvres (1904) ; A Contribution to the Study of the french element in english (1904) ; Les faux amis : les trahisons du vocabulaire (1928) ; Autres mots anglais perfides (1931) ; Poésies choisies d’André Chenier (sans date) ; Nombreuses traductions de pièces de Shakespeare avec notes critiques : Macbeth ; Hamlet ; Othello ; Le Roi Lear ; traduction de plusieurs des contes de Cantorbéry de Chaucer.
REMARQUES COMPLÉMENTAIRES
« Il se voua tout entier, dans une belle unité de carrière, au sein de notre grande université du Nord, à l’enseignement de l’anglais [...]. Lexicologue averti et scrupuleux » (Revue Anglo-américaine, 1935-1936, p. 476).
Pendant la Première Guerre mondiale, il maintient à lui seul l’existence de la faculté des lettres de Lille, dans une ville allemande ; il est en effet doyen par intérim entre 1915 et 1918 et se retrouve seul enseignant titulaire après l’évacuation sanitaire d’Ernest Langlois en 1916. Il lutte jour après jour pour la survie de l’institution, recrute des enseignants suppléants dans le secondaire et tente d’éviter au maximum les ingérences allemandes dans la vie universitaire. Il doit cependant, avec le recteur Georges Lyon, faire face à de nombreuses réquisitions de matériels puis à des tentatives de déportation de main-d’œuvre ; après la réquisition des locaux de la faculté, il organise quelques cours dans des bâtiments de fortune. Usé par cette terrible occupation, il réussit cependant le pari de maintenir en vie la faculté des lettres sans la compromettre.
Il souffre sur la fin de sa vie d’une terrible maladie des yeux.