Le culte des saints en Europe septentrionale et centrale au début du Moyen Âge (VIIe-XIIe siècle) Réception, intégration, appropriation. Sous la direction de Marie-Madeleine de Cevins (Université Rennes 2) et Charles Mériaux (Université de Lille)

Résumé : La thèse porte sur l’évangélisation des peuples en Europe centrale et septentrionale et dans le monde anglo-saxon entre le VIIe et le XIIe siècle, ainsi que sur la manière dont ces régions périphériques se sont intégrées au monde occidental par le biais du christianisme romain. Plus précisément, le sujet sera envisagé sous l’angle du développement du culte de saints qui est sans doute la manifestation la plus spécifique et la plus significative du phénomène de christianisation.
Pour ce faire, la recherche se fonde principalement sur une certaine catégorie de sources écrites : les Vies de saints. Ces textes, relatant la vie des saints, forment un genre littéraire bien codifié, l’hagiographie, où les récits légendaires de miracles peuvent côtoyer des éléments plus proprement historiques. Le but est ainsi d’étudier, à travers ces textes, la réception du christianisme par les différents peuples, son appropriation et sa diffusion. La rédaction de ces Vies de saints, ainsi que leurs différentes réécritures et variantes, témoignent de la manière dont la christianisation s’est organisé dans les contrées étudiées, ainsi que des éventuelles inflexions locales.
Les différentes étapes du travail de recherche sont les suivantes :
1) l’établissement des dossiers sur les saints principaux des aires géographiques étudiées, et sur les corpus hagiographiques qui concernent ces saints. Pour chaque texte recensé, il faut rechercher les manuscrits subsistant, ainsi que les éditions et traductions déjà publiées, de même que la bibliographie s’y rapportant. Dans le cadre du sujet, ce corpus comptera entre vingt et trente dossiers.
2) L’analyse et la comparaison de ces textes d’un point de vue historique et géographique, mais aussi d’un point de vue littéraire, ce qui concerne aussi bien le niveau de latin des auteurs, les différences de vocabulaire, le réemploi de thèmes, par exemple dans la présentation des miracles.
3) L’étude de la réception de ces textes, ce qui implique d’élargir le champ documentaire à d’autres domaines tels que les représentations figurées, l’archéologie, la topographie, la liturgie, la musique, etc.
En annexe de la thèse, seront traduites les principales Vies de saint pour lesquelles il n’existe pas encore de version française scientifique.